En premier ligne de la lutte contre une dangereuse désinformation

En premier ligne de la lutte contre une dangereuse désinformation

Accra – La désinformation en ligne, qui se propage rapidement, est difficile à mesurer, mais les 10 organisations et les 10 groupes africains de vérification des faits qui constituent l’Alliance pour la riposte contre l'infodémie en Afrique (AIRA) s’efforcent de suivre et réfuter les dangereux mythes sur la pandémie et les vaccins contre la COVID-19.

Les données  récoltées depuis mars 2021 dans 20 pays africains montrent que les fausses allégations concernant les vaccins contre la COVID-19 sont de loin les mythes les plus répandus sur la pandémie et que la peur des effets secondaires est la cause principale de la réticence des gens à se faire vacciner. 

Les organisations africaines de vérification des faits affirment avoir réfuté plus de 1300 rapports trompeurs depuis le début de la pandémie. Rabiu AlHassan, le rédacteur en chef de Ghana Fact, la première plateforme ghanéenne indépendante de vérification des faits et l’un des membres de AIRA, est en première ligne dans la lutte pour réfuter les mythes et propager des faits qui sauvent des vies. 

Qu’est-ce qui nourrit la désinformation sur la COVID-19 ? 

Plusieurs facteurs alimentent la propagation de la désinformation sur la santé en Afrique de l’Ouest et au Ghana en particulier. Les gens sont dépassés par le flot d’informations sur la COVID-19, et après plus d’une année de pandémie, ils sont fatigués de tout cela. Pourtant, alors que nous continuons à en apprendre sur ce virus, cela peut aussi créer de la confusion. Le ruissellement de vidéos des « coronasceptiques » des pays occidentaux entrave aussi nos efforts. 

D’autres facteurs alimentant la propagation de l’infodémie trouvent leurs origines dans des croyances religieuses, tandis qu’il semble y avoir une fausse impression de sécurité, croissante et inquiétante, au sein du public après avoir vu les récents matches de football européen avec leurs stades remplis de supporters. Pourtant, beaucoup de pays européens ont vacciné un nombre élevé de leurs citoyens, contrairement à l’Afrique. 

Un autre point important qui mérite d’être mentionné, ce sont les messages occasionnellement contradictoires de certains leaders. Certains ne semblent pas mettre en pratique ce qu’ils prêchent concernant les protocoles de prévention de la COVID-19. Une large part de la désinformation que nous voyons circule sur les réseaux sociaux, mais le pire est que de fausses allégations fleurissent hors ligne dans des cercles fermés. 

Pouvez-vous mentionner des exemples de mythes faisant du tort que Ghana Fact a réfutés ?  

Nous avons réfuté de folles théories du complot autour des vaccins contre la COVID-19 élaborées par des pasteurs renommés et suivis par de très nombreux fidèles en Afrique de l’Ouest. Aussi certains sceptiques occidentaux de la COVID-19 produisent des vidéos qui touchent les gens et s’imposent dans ce public. 

Un autre exemple bizarre est cette affirmation que ceux qui reçoivent le vaccin se voient injecter une micro-puce et des aimants. La vidéo initiale sur le sujet semble avoir été conçue en Europe. Cette vidéo est ensuite devenue virale au Ghana et a donné envie aux gens ici de produire leurs propres versions contenant les mêmes fausses allégations. D’autres mensonges dangereux sont liés à des remèdes locaux non prouvés et de faux traitements de la COVID-19. Il semble qu’il existe une large confiance dans ces faux remèdes et nous faisons face au risque que les gens essaient de traiter eux-mêmes des symptômes sérieux.

Que pouvons-nous faire de plus pour arrêter la propagation de la désinformation ?  

Nous devons atteindre de larges sections de la population avec des informations crédibles sur la COVID-19 et conçues dans leur propre langue, et nous devons faire davantage d’efforts pour les toucher hors ligne. Il est crucial de travailler avec des leaders locaux et des leaders d’opinion respectés pour influencer ces communautés. 

Les leaders politiques doivent montrer de la cohérence entre leurs commentaires sur la COVID-19 et leur respect des protocoles s’ils veulent rester des voix crédibles dans la lutte contre le virus. Les entreprises de réseaux sociaux doivent se montrer plus attentives à la lutte contre les fausses informations en Afrique. Elles doivent reconnaître que les fausses informations causent encore plus de dommages ici, du fait d’une faible culture numérique permettant d’identifier la désinformation. 

Concernant les réseaux sociaux et les applis de chat, nous pouvons tous faire une pause et examiner plus attentivement les allégations autour de la pandémie et des vaccins contre la COVID-19. Nous pouvons vérifier si l’information provient de sources réputées comme l’Organisation mondiale de la Santé, avant de les partager avec nos réseaux et nous pouvons les questionner si elles semblent fallacieuses.

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Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Ansong Joana

Email: ansongj [at] who.int (ansongj[at]who[dot]int)

Collins Boakye-Agyemang

Communications and marketing officer
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